dimanche 22 février 2009

Deuxième note :


carte postale, photo: Vue de Coron.


Mardi 26 Février 1884,


 










Photo: Le Coron.

Je sympathise avec le vieux Maheu dit Bonnemort. Il propose de me loger. J’accepte. Nous avançons côte à côte sans un mot. Il apparait alors dans la plaine rase un alignement triste et morne de maisons : c’est le coron. En longue  file, deux rangs de maisons collées dos à dos. Un petit trottoir de brique. De l’autre côté de la rue des jardins sales, plantés d’arbustes maigres, sans allée tracée, très peu cultivés. Des puits communs, des lieux communs…  pas de séparations, quelques clôtures… Traînant ici et là quelques vieux baquets et  vieux ustensiles crasseux.

    Plan d'un coron pour Germinal,
    dessin et notes de Zola.



  • Extrait de Germinal:

"Au milieu des champs de blé et de betteraves, le coron des Deux-Cent-Quarante dormait sous la nuit noire . On distinguait vaguement les quatre immenses corps de petites maisons adossées, des corps de caserne et d'hôpital, géométriques, parallèles, que séparaient les trois larges avenues, divisées en jardins égaux. Et, sur le plateau désert, on entendait la seule plainte des rafales, dans les treillages arrachés des clôtures."



  • Une note d’histoire :

A Denain, les premières cités minières sont bâties vers 1830, mais les maisons dites individuelles dévorent l’espace et éloignent les ouvriers de la fosse. La nécessité de construire en grand nombre, économiquement et à proximité des puits, tout en conservant un jardin, conduit à aligner les maisons, ce qui serait le véritable sens du mot coron désignant une série de maisons accolées en ligne (d’après le wallon akoron). Les corons Jean-Bart reçoivent les premiers locataires denaisiens en janvier 1852, le système se généralisera très vite.

2 commentaires: